Après de nombreuses incertitudes, le livre coordonné par Carole Daprey sur le design des hochets est sorti. Il est disponible dans toutes les bonnes librairies. J’ai contribué à ce beau projet à travers deux chapitres intitulés « éveiller l’intelligence, une idée nouvelle (1900-1950) » et « apprendre en s’amusant (1950-2000). Les photos sont magnifiques et la mise en page particulièrement soignée, très content du résultat !
Dans ma pratique avec les enfants, les marionnettes sont souvent utilisées comme support pour mettre en scène des situations vécues ou imaginaires. Après une première formation avec l’association Marionnettes et Thérapie en avril 2022, j’ai eu envie d’approfondir ma connaissance de ce support en suivant une formation mensuelle sur un an avec le théâtre aux mains nues.
et c’est chose faite ! me voici diplômé « marionnettiste » depuis juillet 2023. La formation s’est achevée par le montage et la présentation d’un spectacle collectif où chaque élève a présenté une saynète de 5 minutes. J’ai créé et animé Albert et Hortense (ci-dessous), deux personnages construits sur la base de tubes en carton. Malgré le stress de la présentation publique, c’était vraiment un bel aboutissement du travail réalisé au cours de l’année.
La maison de banlieue et de l’architecture consacre son exposition annuelle à la place de l’enfant dans la banlieue. L’occasion de croiser les regards de différents professionnels, intervenants de terrain, sociologues ou spécialistes de l’histoire récente. Un support écrit synthétise les contributions de chacun. J’ai participé à ce numéro spécial avec un article consacré à la Cité des jeux, une aire de jeu originale réalisée en 1958.
l’exposition temporaire « viens jouer dehors ! 1968-1978, la nouvelle ère des jeux » a ouvert ses portes mercredi 8 septembre 2021. J’ai organisé cette exposition en partenariat avec l’équipe du musée de la ville de SQY au cours de l’année 2020-2021.
1968-1978 : le renouveau des aires de jeux
L’exposition permet un retour sur une décennie d’explosion créative dans le domaine des jeux d’extérieur. Les réalisations des principaux acteurs de l’époque, ARTUR, Group Ludic, Sculptures-Jeux, les Simonnet sculpteurs sont présentées et mises en contexte. Cette décennie a permis en particulier de questionner très directement la place de l’enfant dans la ville.
De nombreux parents expriment de l’agacement envers leur jeune enfant qui ne comprend pas le sens de l’école, détourne le matériel, n’écoute pas ce que dit la maîtresse. Il passe son temps à jouer au lieu d’apprendre! Pourtant, par bien des égards, jouer constitue la voie naturelle de l’apprentissage. Le jeu n’est pas spécifique à l’espèce humaine, il est même fréquent chez les jeunes oiseaux et les jeunes mammifères. L’intervention proposée interroge la signification du jeu d’enfant et la place qui lui est donnée dans nos sociétés. Parmi les questions abordées : d’où vient le besoin de jouer ? quels sont les liens entre le jeu et l’apprentissage ? entre le jeu et la curiosité ? quel rôle pour les parents dans le jeu des enfants ? les jouets d’éveil sont-ils importants ? comment le besoin de jeu des enfants peut-il trouver à s’exprimer en ville ?
j’ai inventé ce jeu pour évaluer la capacité de l’enfant à s’ajuster dans la relation à l’autre. La proposition de départ est simple, une tête de chat stylisée (une fille de 10 ans m’a montré ce dessin), centrée dans la page, est utilisée comme point de départ. chacun des deux participants ajoute à tour de rôle des détails jusqu’à ce que le chat soit fini.
quelques exemples de chats, on reconnait bien le dessin de base dans ces trois exemples
les propositions de départ sont assez convenues en général (coloriage des yeux, ajout de moustache, …). au départ je m’aligne sur les proposition de l’enfant pour susciter l’idée d’une co-construction rassurante. dans un second temps je crée une « infraction » en ajoutant un détail incongru, par exemple des tresses ou des ailes, ce qui oblige l’enfant à un effort d’ajustement.
toutes les réactions sont possibles : certains enfants ignorent ma proposition (et je dois réitérer l’infraction), d’autres, prudents, me questionnent sur mon intention et ce qu’il faut comprendre par cette idée, d’autres se saisissent avec empressement de cette ouverture vers la fantaisie, d’autres encore raturent ma proposition pour l’annuler. Chacun dit ainsi quelque chose de son rapport à l’autre…
le dessin se poursuit avec des alternances de coopérations / ruptures jusqu’à ce qu’un résultat satisfaisant pour les deux parties soit obtenu.
les marionnettes permettent facilement le jeu de rôles, l’enfant se sent moins exposé parce que ce n’est pas directement lui qui joue le personnage. Il faut faire attention à plusieurs écueils cependant.
pour les plus petits, la manipulation des marionnettes à gaine reste difficile. bouger les doigts séparément pour animer le personnage, lui donner des poses expressives n’est pas souvent possible avant l’âge de 7-8 ans. A cet âge, de nombreux enfants considèrent que les marionnettes sont un jouet pour les plus petits … Toutefois, avec un peu d’encouragements, ils y prennent vraiment plaisir. on peut utiliser les marionnettes facilement jusqu’à 10-11 ans environ.
deux marionnettes ‘fabriquées maison’ (le tissu de la gaine est récupéré d’un modèle commercial)
la représentation de la marionnette et de ses possibilités d’action est très stéréotypée chez l’enfant. dans un premier temps, il est fréquent que les scénarios sociaux se limitent à des distributions de bastonnades comme dans guignol. la marionnette elle-même est utilisée pour frapper en général. une petite phase d’apprentissage est souvent nécessaire pour sortir de ce schéma
les personnages disponibles dans le commerce sont indexés sur les histoires pour enfants, notamment le chaperon rouge. les gendarmes à tricorne, les rois, et les grands mères sont habituels. pour avoir des visages plus intéressants, j’ai été amené à fabriquer moi-même plusieurs têtes en papier mâché. ces « têtes en carton » sont souvent choisies spontanément en raison de leur caractère passe-partout et vraisemblable. elles permettent des scénarios plus e phase avec la vie de l’enfant également.
La période de confinement que nous vivons actuellement constitue une source de stress : difficultés à faire face à toutes les exigences du quotidien, inquiétudes pour les proches, notamment âgés ou avec des soucis de santé, remise en cause de nombreux projets (stages, vacances, évènements familiaux, …).
Elle constitue aussi une parenthèse privilégiée pour redécouvrir vos enfants, leurs particularités, leurs ressources, leur rapport aux apprentissages de l’école. Après deux semaines où les parents ont pu se plonger dans les apprentissages scolaires (les enseignants ont globalement très bien répondus à la demande), voici le temps des vacances. De drôles de vacances qu’il va falloir occuper avec les moyens du bord…
L’hôpital Robert Debré (Paris 19) met en ligne de nombreuses ressources à destination de tous les parents. Vous y trouverez beaucoup de suggestions très utiles, que votre enfant soit anxieux, bagarreur et colérique, hyperactif ou avec des troubles de la communication, ils ont pensé à vous en élaborant de nombreux documents de synthèse.
j’ai eu le plaisir de rencontrer récemment le peintre Claude Pasquer. Auteur d’un livre sur le pliage qui m’a beaucoup plu, il a inventé plusieurs jeux basés sur des formes géométriques. Ce sont à la fois des jeux de construction, de réflexion et de création. Sa peinture s’inscrit dans le même esprit, géométrique, colorée, elle laisse peu de place à la subjectivité: la composition est dictée par une règle du jeu fixée à l’avance par l’artiste. Malgré cela, le résultat est une vraie surprise, les combinaisons de couleurs surprennent et un rythme presque musical apparait.
La dernière exposition de Claude PAsquer est visible à La Borne, près de Bourges (galerie LABO24) jusqu’au 5 janvier 2020.
Je présente dans la vitrine du magasin Picwic Maurepas une sélection de documents et jouets issus de ma collection personnelle. Il s’agit de jouets de la marque Kiddicraft, une marque pionnière dans la création de jouets pour petits conçus d’après les activités spontanés des jeunes enfants et réalisés en plastique coloré (c’était une nouveauté absolue à l’époque: la technique du moulage par injection venait d’être inventé). Kiddicraft a été créée en 1932 par l’anglais Hilary Page qui a passé de nombreuses heures dans les nurseries a observé les comportements des bébés et des jeunes enfants (voir son livre Playtime in the first five years, 1958). Les jouets Kiddicraft sont arrivés en France dans les années 50, diffusés par l’enseigne Bébé confort. Très connus pour ses jouets gigogne (gobelets, oeufs, tonneaux, cubes), Hilary Page est aussi le véritable inventeur des briques de construction encastrables, les Self Locking Building bricks, copiées avec le succès que l’on connait par la marque Légo.
L’exposition est visible jusqu’au 11 novembre 2019.
